François est mort.

Porté en son au-delà par l’amour de Dominique, de ses filles Marie et Camille, de ses gendres et de ses petits- enfants. Nous sommes plusieurs à pouvoir en témoigner et en avoir été émerveillés. Vive l’amour !

« Ecoutez, soyez attentifs…CHUT…Ecoutez bien » nous lançais-t-il  fermement avec pour seul désir, seule ambition, nous faire progresser.

François avait une seule méthode : mettre ses talents de musicien au service de tous, avec patience et fermeté, en exigeant de nous de savoir en tirer le meilleur parti.

François ne visait que le meilleur pour nous et pour ceux qui nous écouteraient.

Qu’il nous reste de lui, que nous vivions ensemble de son envie de faire beau, dans une tonalité juste qui puisse diffuser le plaisir d’écouter et de chanter !

Ecoutes, Ecoutes, surtout ne fais pas de bruit mais aimes PARTAGER !

 

DE LA FORCE DE L’AMOUR

 

Pour l’avoir perçue en rayons de lumière chez François et Dominique, je peux témoigner de la force de l’amour.

 J’ai vu l’amour porter et apaiser le passage  de l’aimé dans la mort au bout d’un chemin de choix, de décisions, d’acceptations, de fatigues, de rebondissements dans les moments de mieux être.

Chaque fois que se meurt un parent, un ami je me pose la question de l’ACCOMPAGNEMENT : Qu’est-il nécessaire et bon de faire ? Quels mots ? Quels gestes ? Quels partages ? Pour que l’époux, le père, l’ami soit porté et nourri de l’amour qui permet de parcourir le chemin de la séparation radicale, dans le meilleur  confort, dans la plus grande paix.

L’évidence de la circulation de l’amour chez vous et entre vous  m’a donné une réponse : seul l’amour est la source suffisamment abondante pour  marcher sur le chemin allant vers l’autre, avec l’autre, pour l’autre ! François votre tant aimé, votre tant aimant a, jusqu’au bout pu y puiser !

Dominique et aussi Marie, Camille, vos conjoints et enfants, je garderai de ce temps d’accompagnement votre tangible vie d’amour à laquelle, même sans le savoir, vous nous donniez accès.

De ce don partagé je veux vous remercier. De cela je veux rendre grâce !

Certes cela ne diminue en rien la douleur que provoque une rupture radicale si précoce qui laisse s’installer le sentiment  d’une relation inachevée, d’un partage qu’il aurait été si bon de poursuivre ici à l’infini de nous-mêmes.

C’est pour moi si fort, qu’en partant  François me paraît nous adresser un autre message : le besoin d’accompagnement est renversé par la mort !

Si nos défunts ont besoin d’être portés dans leur au-delà, au terme de cette mission des vivants, nous sommes nombreux à demander ensuite leur accompagnement, à solliciter leur protection sur notre propre chemin de vie.

Oui vraiment, je le crois désormais, la mort  inverse totalement la mission d’accompagnement.

Cette nouvelle conviction qui m’habite désormais éclaire d’un jour nouveau ma foi en l’éternité de l’homme.

De ce cadeau François je veux te remercier. De ce nouveau regard je  veux te rendre grâce !

Tu sais François, il restera de toi, tout ce que tu as donné !

Le meilleur, le plus nourrissant, tu les as semés en nous et en nous ils porteront de bons fruits pour peu que nous sachions être des jardiniers attentifs à les laisser mûrir pour que tous autres que nous rencontrerons puissent les déguster à leur tour.

Il me restera de toi ton EXIGENCE CONFIANTE , précieusement gardée comme dans une boite à bijoux que l’on ouvre régulièrement .

Ton exigence de clarté, dans le débat, dans le choix d’orientations. Ton exigence d’élaboration d’objectifs à atteindre, de progrès à faire. Ton exigence d’écoute entre nous pour ne pas nous tromper de cadence et de mélodie. Ah cette main, ce regard ferme qui, sans que tu aies besoin d’élever le ton, nous incitaient à cesser les bavardages pour mettre le silence au service de l’écoute d’où peut émaner le beau chant !

CONFIANTE était ton exigence envers chacun qui acceptait de s’investir pour donner le meilleur de lui-même au profit du groupe, de la collectivité, de la société. Pour en avoir discuté avec toi, je sais que cette confiance en l’autre alliée à l’exigence n’était rien d’autre qu’une main tendue pour mettre debout, pour faire avancer sur le chemin allant vers le mieux dans un profond respect de chacun. Tu le sais bien, un père c’est fait pour « bouster » ses enfants dans la vie ; même si cela doit passer par la remontrance, sans jamais lésiner sur la confiance ! Tu l’as fait, non seulement pour Marie et Camille, mais pour bien d’autres et en tout cas pour moi.

Toi qui nous a si souvent dis « Ecoutez, écoutez bien » permets qu’à mon tour je te dise « Ecoutes François, là où tu t’envoles, que dans la mort nous ne t’endormions pas. Que tu demeures un chef de cœur battant la mesure en  tous ceux qui voudront vivre de ton EXIGENCE CONFIANTE.

Si dans ton envol tu croises MICHEL et LEONE, dis leur de ta belle nouvelle voix d’éternité et, sans modestie, qu’avec toi nous avons progressé. Dis leur que tu entends aujourd’hui même notre désir de mieux faire pour vivre ensemble et chanter juste la partition de la vie.

T’associant à Michel et Léone, à tous les trois je veux dire que c’est ainsi que nous vous continuerons.